Apiculture

L'apiculture n'est pas chose nouvelle au Maroc. 

On a longtemps élevé les abeilles dans des ruches artisanales faites d'argile ou de roseaux, généralement de formes cylindriques, qu'on déposait toute l'année sur les toits, les arbres ou même ailleurs, et qu'on venait vider l'été de tout son contenu en miel, détruisant presque tout sur son passage, emportant malheureusement souvent une partie du couvain, et tout ça sans trop d'accessoires ni gadgets, s'aidant simplement de la fumée d'une flamme, d'un couteau et d'un panier, in fine laissant les abeilles seules recoller les morceaux et recommencer à zéro, un peu comme l'on faisait depuis l'Antiquité avec les ruches sauvages qui peuplaient jadis, ou encore de nos jours, les hautes forêts et montagnes. 

Il y avait tout de même dans les différentes civilisations des spécialistes qui se transmettaient discrètement de père en fils un certain savoir-faire, sans laisser trop de traces écrites ni manuelles, bien avant la démocratisation de l'apiculture occidentale et sa globalisation.

A l'image donc de tous les autres secteurs qui concernent l'Homme "moderne" dans son environnement, l'apiculture a dû connaître le même essor d'intensification des d'exploitations et d'unification des méthodes, avec tous les avantages et les inconvénients que cela puisse engendrer.

On parle désormais de modèles de ruche bien spécifiques (Langstroth, Dadant...), de contrôle ponctuel de chaque colonie, de nourrissage des abeilles, d'élevage de reine pour les besoins de la sélection, de produits de la ruche (pollen, gelée royale, propolis, cire, venin, jusqu'à l'anesthésiant équivalant à la Lidocaine à base de glande salivaire de l'abeille) et jusqu'aux méthodes de la transhumance.

La tendance parle également d'apiculture urbaine, c-à-d des petits ruchers discrets en pleine ville dans les jardins pavillonnaires par exemple, ou sur le toit des immeubles. Cette discretion est parfois démasquée par une présence massive des abeilles devant la vitrine de certains commerces (patisserie). La cohabitation entre l'Homme et l'abeille se déroule généralement sans dommages, bien au contraire, mais des exceptions existent, comme existent des précautions à tenir.

Question races locales, il en existe principalement deux au Maroc: l'abeille noire (apis mellifera intermissa), l'abeille jaune saharienne (apis mellifera sahariensis) un peu plus au Sud, et bien sûr les éventuels métissages. 

On pratique la division dans le but d'accroître le nombre des ruches dans le rucher. Les ruches d'origine doivent être assez fortes, de préférence à un moment propice (paturage riche en nectar et pollen, apparition des mâles qu'on appelle aussi faux-bourdons...). On constitue donc notre nouvelle ruchette en prélevant sur chacune de ces ruches, au mieux un seul cadre, au pire deux, pas plus. L'intérêt est clair, on gagne une nouvelle colonie sans trop affaiblir les colonies existantes. A partir de là, les abeilles se chargeraient d'élever une (ou plusieurs) nouvelle(s) reine(s) vierge(s). Une seule reine survivrait et s'accouplerait avec les heureux élus parmi les faux bourdons repérés 3 semaines auparavant. Une fois sa spermathèque pleine, la reine ne tarderait pas à se mettre à l'oeuvre: multiplier ses filles (les ouvrières) et les gouverner au mieux pour le bien général de la colonie.

Question prix, au jour d'aujourd'hui il faudrait compter entre 700 et 1000 mad la ruche. La différence dépend surtout de la colonie qu'elle héberge si elle est forte ou non. Le prix peut grimper encore si l'on opte pour une ruche avec hausse remplie du miel. Là encore on estime la quantité de miel que contient l'ensemble afin de fixer le juste prix.

Chaque fois que l'on ouvre une ruche pour l'examiner, on se retrouve face à un risque: la perte de quelques malheureuses abeilles qui perdraient leur dar en légitime défense ou finiraient accidentellement écrasées entre les cadres, une perte de temps et d'argent plus conséquente losque la reine en personne compte parmi les victimes.

Il conviendrait donc d'essayer de contrôler sa curiosité, et s'il faudrait agir, le faire d'une extrême habilité.


 

À suivre... 


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